Profil

À Nice, l’Atelier Baraness + Cawker fait face à la Méditerranée. Il baigne ainsi d’une lumière vivifiante et évocatrice. Marc Baraness, architecte DPLG, et Ruth Cawker, architecte OAA, y sont sensibles, eux qui s’inspirent de l’art de vivre azuréen pour concevoir jardins et projets architecturaux — villas, boutiques — en accord avec l’environnement du projet et le mode de vie des occupants, et en mettant les innovations technologiques au service du quotidien, en toute discrétion.

Marc Baraness & Ruth Cawker

Ils se dévoilent dans un entretien croisé…

L’architecture, une vocation ?
Marc Baraness : j’ai toujours voulu être architecte, je dessinais mes premières maisons à 10 ans. Mais ce qui a certainement scellé ma vocation, c’est notre emménagement, lorsque j’avais 4 ans, dans un bâtiment très moderne, l’AéroHabitat à Alger, construit par le cabinet d’architecture dans lequel travaillait ma mère. Cette découverte a tant marqué ma vie que j’ai retrouvé le constructeur de ce bâtiment dans les années 1980 à Paris et que nous avons déjeuné ensemble.
Ruth Cawker : Mes parents étaient passionnés d’architecture moderne, surtout ma mère. Enfant, je passais donc mes vacances à visiter les nouveaux bâtiments modernes, notamment en Californie. Je suis tout naturellement devenu architecte, même si, à l’époque, la présence des femmes dans ce métier était rare. Quoi qu’il en soit, ce fut une évidence pour moi.

Quels sont vos parcours respectifs ?
Marc Baraness : J’ai fait mes études à Paris et travaillé vingt ans au Canada — architecte et directeur du service architecture et design urbain pour la ville de Toronto. Puis, en 1993, mon équipe a remporté le concours pour redessiner la promenade des Anglais. Nous avons travaillé trois ans sur ce projet, ce qui nous a poussés à nous installer à Nice. Nous y avons ouvert l’Atelier Baraness + Cawker. Parallèlement, j’ai enseigné à l’école d’architecture de Lyon, titulaire auprès du ministère de la Culture, et ce, pendant vingt ans.
Ruth Cawker : J’ai suivi des cours à l’école d’architecture de Toronto et à l’École d’architecture Paris Belleville. J’ai ouvert mon cabinet à Toronto en 1986 puis obtenu un DEA sur le jardin méditerranéen à Paris en 1995. Entre-temps, j’ai rencontré Marc puis nous sommes venus ici.

Quel type de projets réalisez-vous ?
Marc Baraness : Nous avons débuté notre activité sur la sollicitation de Arlette Decok qui nous a demandé de concevoir ses boutiques Chacok. Nous en avons dessiné une dizaine à travers le monde. Cette cliente nous est toujours restée fidèle, nous avons même rénové sa villa.
Ruth Cawker : Aujourd’hui, nous concevons aussi bien des petits programmes immobiliers que des villas et des bâtiments publics. Sans compter les jardins, que nous affectionnons particulièrement. Mais s’il est un événement clé, dans la vie de l’Atelier, c’est la conception d’une villa de 650 m2 habitables à Ramatuelle, sur la plage de Pampelonne, devenue une référence et qui nous a permis de nous faire connaître.

Comment travaillez-vous ensemble ?
Marc Baraness : Ruth s’occupe beaucoup du fonctionnement de l’agence. Très sensible à la nature et la qualité des matériaux, elle est sollicitée pour donner son avis sur la prescription, intervient dans la conception des jardins et conçoit des solutions technologiques.
Ruth Cawker : Quant à Marc, fin connaisseur des lois françaises et expert en projets urbains, il définit la stratégie générale des projets et coordonne le travail de nos collaborateurs à l’atelier. Mais le succès de nos projets tient aussi à la qualité de notre travail d’équipe, à notre capacité à s’écouter et à parfaire les idées des uns et des autres.

Votre projet préféré ?
Ruth Cawker : Notre maison, car c’est le projet que nous connaissons le mieux et celui qui nous a permis de tester en temps réel nos prescriptions, de la verrière motorisée de la toiture à la fenêtre d’une longueur hors norme de 10 mètres !
Marc Baraness : Je n’ai pas vraiment de projet favori, car nous apprécions autant la relation d’échanges et de confiance avec un client que le projet fini. J’ai toutefois un attachement particulier au dessin que je suis en train de faire sur le jardin d’une villa à Ramatuelle, pour laquelle nous avons réalisé la rénovation complète.

Quelle est la marque de fabrique de l’Atelier Baraness + Cawker ?
Marc Baraness : Travailler sur un lieu de vie, qu’il s’agisse d’une villa ou d’un appartement, c’est révéler la vie intime des gens, et cette démarche aboutit toujours sur un projet inattendu. Il n’y a donc pas de marque de fabrique. Par contre, notre façon d’appréhender un projet et de le concevoir nous est propre.
Nous nous impliquons dans chacun d’eux, et cela commence par se rendre sur place pour comprendre le site et ce que l’on va ajouter au territoire. Je pense d’ailleurs que nous avons plusieurs fois été choisis par nos clients pour cela.
Notre démarche est nourrie par notre profond respect de la pratique ancienne de l’architecture et nos nombreuses visites de bâtiments dans le monde. Lorsque l’on dessine un projet, on pense déjà aux matériaux, à la façon dont l’ensemble va se tenir, à la lumière, la qualité de l’espace…
C’est aussi dans cet esprit que nous nous intéressons particulièrement à concevoir un rapport privilégié entre l’intérieur et l’extérieur, pour que l’un s’approprie l’autre. Une terrasse couverte ou une pergola peut faire partie intégrante de la maison.
Ruth Cawker : Nous travaillons aussi en symbiose avec les artisans français à l’égard desquels nous avons le plus grand respect. Et, pour ma part, étant particulièrement intéressée par les nouvelles technologies, j’ai à cœur d’intégrer à nos projets des solutions innovantes et intuitives qui, en toute discrétion, améliorent le confort et l’usage d’un lieu, comme les brise-soleil orientables horizontaux, des télés-miroirs, les systèmes écologiques pour stocker l’eau pluviale. C’est ce que j’appelle la « recherche tectonique ».

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